PRINCIPES DE BASE ET DRESSAGE

Lorsque l'on cherche de la documentation sur l'équitation western, on est tout d'abord surpris de voir que les rares publications sur le sujet parlent davantage du cheval que du cavalier.

Ainsi, l'excellent livre de Bob Mayew et John Birdsall ("l'équitation western", édition Maloine, 1995, 162 pages) est finalement un traité de dressage.

En effet, on peut affirmer que sans un dressage spécifique du cheval il n'y a pas d'équitation western.

Et quel dressage ! On considère généralement qu'il faut trois mois à un entraîneur pour apprendre à un jeune cheval les principes de base de l'équitation western.

Ces principes essentiels d'éducation reposent sur une véritable communication avec le cheval. Ils sont parfois appelés "demande, cession et détente". Schématiquement, le cavalier fait une demande à son cheval par exemple tourner, s'arrêter ou changer d'allure, le cheval obéit immédiatement et en échange le cavalier cesse toute demande et se fait oublier de sa monture. Le cheval coopère car c'est plus confortable pour lui. Progressivement le cheval est de plus en plus sensible et les aides peuvent devenir de plus en plus légères.

La confusion est courante mais elle est excusable. Les " nouveaux maîtres " sont souvent des américains et dans l’esprit du public l’équitation western est une équitation dérivée de ces principes de dressage. C’est à la fois vrai et faux. C’est faux parce que les principes d’éducation mis en valeur par cette science sont applicables à tous les chevaux quelle que soit la discipline. Et c’est vrai, parce que les bases de l’équitation western reposent sur le libre consentement du cheval. Pour obtenir ce consentement, il faut une connaissance particulière des règles de communication et de hiérarchie chez les équidés. Voir à ce propos : Equiwest n°8, décembre 2002/janvier 2003, p. 18.

Le dressage western accorde une importance particulière au travail à pied. Le cheval est travaillé en liberté ou en longe dans un round pen, petite carrière circulaire entourée de palissades. On apprend surtout au jeune cheval à marcher en main en respectant l'homme, à faire des stops (arrêts francs et nets) et à garder l'immobilité même si le cavalier s'éloigne. On exerce des pressions sur le corps du cheval pour le faire pivoter ou le faire déplacer latéralement. Cela permet de faciliter l'apprentissage des actions de jambes. L'utilisation des longues rênes est également une bonne préparation au travail monté. On présente progressivement le harnachement au cheval et on l'habitue au montoir.

Après cette longue phase de travail au sol, le débourrage monté s'effectue en douceur avec un cheval confiant. Dans un premier temps, le jeune cheval est monté sans embouchure mais avec un licol, un side-pull ou un Hackamore western (bosal). On lui apprend ainsi à céder à la main de manière très fine sans risque de lui blesser la bouche. Lorsque le cheval devient "léger" on utilise un mors de filet doux. Le mors de bride ne s'utilise qu'au bout de plusieurs années de travail sur un cheval bien"mis" pour renforcer encore la finesse.

A la fin du débourrage, le cheval monté se déplace aux trois allures, effectue des transitions correctes et des arrêts francs. Il répond à la rêne d'ouverture et à la rêne d'encolure. Il recule sans résistance et respecte l'immobilité.

La phase suivante est celle du dressage proprement dit qui peut se poursuivre plusieurs années suivant les objectifs du cavalier. Il consiste à renforcer les acquis en obtenant plus de finesse et à apprendre éventuellement au cheval à exécuter des figures western complexes : rollback, changement de pied au galop, spin...

Première partie : le travail à pied.
Ce travail permet d'une part d'éduquer le cheval en obtenant respect et sécurité et d'autre part cela prépare au travail monté en side-pull : apprentissage du stop, du reculer et des pivots.
Le cheval est muni d'un side-pull (double rang de corde) et de rênes.
1-mener le cheval vers l'avant.
On se place à gauche du cheval et sans avancer on fait un claquement de langue en exerçant une traction du side-pull vers l'avant. Dès que le cheval amorce un pas, on cesse la traction et on avance avec lui.
2- tourner
En principe, pour des raisons de sécurité, on ne tourne pas le cheval vers sois mais on le pousse (on déplace la main qui tient les rênes vers l'extérieur). Au début il risque de tourner l'encolure mais de ne pas mobiliser suffisamment ses épaules. Dans ce cas, on peut pousser cette épaule avec l'autre main. Si on doit tourner le cheval vers sois on place la main droite sur son corps pour le garder à distance.
3- stopper
On fait marcher le cheval, "whoa" et action sur le side-pull vers l'arrière. Au début pour améliorer le stop il faut maintenir la pression jusqu'à ce que le cheval recule d'un pas.
La répétition de la motion arrière fait que le cheval va penser à stopper sur ses postérieurs.
4- reculer
On se place face au cheval et avec les rênes on exerce une traction vers l'arrière. Quand il recule on relâche. S'il
s'arrête on reprend. Au début, pour l'aider on peut appuyer sur son poitrail en même temps qu'on agit avec le side-pull.
5- pivots
Sur les postérieurs : on se place au niveau de l'épaule, les rênes dans la main gauche (pivot à droite) on emmène la tête à droite et avec l'autre main on exerce une pression au passage de sangle. Au début, on arrête dès que le cheval
croise ses antérieurs.
Pivots sur les antérieurs : on empêche le cheval d'avancer par deux rênes directes et on pousse les hanches en exerçant une pression à l'arrière du passage de sangle.
Au cours de cette séance nous avons abordé également l'immobilité et le travail aux longues rênes et nous avons appris à mettre un cheval au carré.